Plus que sexagénaires maintenant, les Editions « Que sais-je » viennent de publier un ouvrage en anglais (ou présumé tel) sous le titre « Investments ». Le livre est signé de Michael Rockinger, internationaliste renommé.
C’est une première dans cette très honorable maison. Le choix insolite et innovant de la langue serait motivé, selon ses responsables, par l’observation « qu’il s’agit du langage universel de la finance, qui permettra au lecteur - et notamment aux étudiants – de s’imprégner totalement de cette matière », selon le commentaire rapporté par Jean-Pierre Robin dans le Figaro du 26 avril 2004.
Ce journaliste note aussi « On saura gré à Rockinger de n’être pas d’origine anglo-américaine. Son anglais est certes moins idiomatique mais plus accessible. Ses structures de phrase nous rappellent le fameux « my taylor is rich ». Elles ne devraient donc pas désarçonner le lecteur français ».
Peu répandu encore à l’époque de cette rédaction, le terme « globish » n’a pu être utilisé ni par Michael Rockinger ni par Jean-Pierre Robin dans son analyse. C’est bien pourtant ce dont il s’agit. Il n’est pas interdit d’écrire avec cet outil, ou de s’en approcher sans en être conscient, comme certain bourgeois en prose à une autre époque.
Notons toutefois que, depuis quelques années et l’irruption des affaires dans le sport, la phrase « my taylor is rich » a perdu de sa popularité en faveur de « my sponsor is rich ».