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Un prof d'anglais proclame enfin sa vérité:

Instituteur débutant en octobre 1955 ( 19 ans!), je me suis trouvé faire partie de la génération qui allait avoir à faire face à la massification de l’enseignement secondaire.
L’Education Nationale n’y allait pas par quatre chemins. On a « meublé » les classes avec des gens honteusement sous-qualifiés. C’est un peu comme si on m’avait mis aux commandes d’une locomotive. Sauf que dans mon cas, les dégâts n’étaient pas trop perceptibles. J’aurais préféré les maths, mais le doigt de Monsieur l’Inspecteur s’est dirigé vers moi
« Non, Monsieur, vous ferez de l’Anglais !
- Oui, Monsieur l’Inspecteur »
Sous-qualifiés, mais très consciencieux, moi et les autres avons potassé le Carpentier-Fialip (édition bleue , la rouge ne viendrait que plus tard ) . Puis, un cours d’été du British Council à l’Université d’Exeter ( avant de partir, j’annonçai à ma mère que je partais à egg – zé – terre )
Puis la fac voisine ( le jeudi seulement) . Mais avec du carbone et des trombonnes, les copains vous passaient les cours. Concours CAPES externe , etc..

Bref, que reste-t-il de tout cela , à part un vieux retraité qui occupe son temps libre ( son seul luxe) à enseigner le Globish aux employés des entreprises américaines de la région.
Il en reste ceci qui est peut-être l’explication des mauvais rapports que les Français entretiennent avec les langues étrangères.

Je m’explique : ces maîtres sous-qualifiés étaient parfaitement incapables de mener une conversation, de comprendre la radio ou même le Daily Mail. Que pouvaient-ils faire ?
En bon cartésiens, ils sont allés du simple au complexe : 1) prononciation ( un mois sur les symboles phonétiques) 2) les verbes (actif, passif, affirm, neg , interrog….on poussait même le bouchon encore plus loin, jusqu’à la forme interro-neg.. ! Il fallait le faire !) Présent, passé, future , c’était normal, mais passer en revue tous les temps composés de l’indicatif ! Etait-ce bien nécessaire ? Certainement pas . Mais, que voulez-vous, comme on ne pouvait pas faire d’oral, il fallait bien faire quelquechose !) .

Remarquez que tout n’était pas négatif. En effet , quand nos petits ruraux bien rôdés parvenaient au lycée de la ville, ils étaient affligés d’une prononciation…que je préfère ne pas qualifier, ainsi que d’une grande réticence à l’oral. En revanche, ils maîtrisaient la syntaxe sur le bout des doigts. …..Et ils s’en tiraient globalement fort bien, parfois .

Qu’en reste-t-il, disais-je plus haut ? Eh bien , le mal français, c’est-à-dire ce goût immodéré de la syntaxe. Cette croyance selon laquelle si le Français, langue suprême , s’apprend dès le ventre de la mère, les autres langues ne peuvent s’acquérir que par une méthode analytique : a+b=c , du simple au complexe.

Une fois devenu professeur certifié, je pourrais aussi vous parler du royal dédain que me vouaient mes collègues dont la mission auto-proclamée était de transmettre la culture de Shakespeare ou Byron, alors que je me suis toujours cantonné au Globish, d’abord parce que je ne suis pas littéraire, mais plutôt scientifique par goût ( voir plus haut) , mais surtout parce que je pensais que c’était là ma mission.

Avec l’explosion »des collèges et la massification, il devenait évident que nous devions préparer les gens à la vie avec un minimum qui comprendrait , en dehors de la formation culturelle traditionnelle , la natation, le secourisme, le clavier , le code de la route et le Globish. On ajoute maintenant l’informatique à ce « minimum vital ».

Soyons donc plus pragmatiques : enseignons le Globish à tous , et ensuite ( et ensuite seulement ) une des formes d’Anglais à celles et ceux qui s’intéressent à cette culture . Encore que cette culture reste à définir

Ah, si vous aviez été mon I.P.R. ! ( Inspecteur Pédagogique Régional en jargon Educ Nat) Vous auriez engagé vos gens à enseigner le Globish au lieu de s’en tenir à conserver les buts et les programmes autrefois destinés à une élite pour les appliquer à la totalité d’une classe d’âge .

Pensez donc. En 1946, je suis entré dans une des 7 ou 8 classes de Sixième de l’Arrondissement de Montargis. Actuellement, il doit y en avoir plusieurs centaines , je pourrais trouver le chiffre exact . Nous étions une minorité , sélectionnée par les respectés et tout-puissants instits, dont aucun parent d’élève n’aurait osé discuter le diagnostic :
« Celui-là, il faut qu’il continue, par contre celui-là, ce n’est pas la peine Madame, il perdrait son temps . Et puis ça vous coûterait des sous pour rien, n’est-ce-pas ? »

A ces gens-là, il convenait d’enseigner la culture et la langue exclusivement ANGLAISES, l’Université considérant que , outre-Atlantique, n’était parlée qu’une langue galvaudée. Quant à la culture ! ! « Quoi, Whitman ? C’est qui Whitman ? »

Et puis, quand sont arrivés le baby-boom et la massification , il a semblé plus urgent de meubler l’intervalle compris entre le bureau magistral et le tableau noir que de penser à adapter le curriculum à cette nouvelle « clientèle ». Devenu prof , j’ai vu des collègues interrompre rageusement un élève ( ou, pire, un candidat au bac) pour un impardonnable « s » à la 3ème personne, au lieu de ne faire les remarques qu’à la fin de l’intervention de l’intéressé. Pour la notation , j’essayais de me « mettre dans la peau » d’un anglophone et d’évaluer simplement si le discours entendu franchissait (ou pas) le seuil de compréhension.

Vous me parlez des séjours linguistiques. J’aurais beaucoup à dire sur le côté mercantile des ces agences ( cours d’Anglais parfois bidons, activités sportives où on se retrouve entre Français…et « un par famille », certes, mais dans des familles voisines…..)
J’ai connu des résultats linguistiques bien meilleurs en France même , par exemple sur des chantiers bénévoles , sur lesquels on côtoie des Italiens, Allemands ou Suédois, qui s’expriment dans un Globish beaucoup plus compréhensible que l’Anglais de la Mémé de Brighton.

Ce lundi, je vais passer la journée ( et une partie de la nuit) à jouer , comme on dit, le rôle d’interface entre un ingénieur-service italien et les équipes d’opérateurs d’une machine à tronçonner les « logs de tissue » (ouate de cellulose) en rouleaux de « bathroom tissue » ou de « kitchen rolls ».

Les Italiens s’alignent sur les Scandinaves et troquent le Français, dont ils étaient jadis friands pour le Globish. Tout ceci n’a rien d’académique. Mais, que voulez-vous, j’ai passé vingt années au Lycée Technique de Montargis. Savez-vous la qualification exigée pour enseigner l’Anglais à des générations de techniciens souvent employés dans les multinationales du XXIème siècle ? Réponse : être titulaire du CAPES d’Anglais . Question : Comment peut-on obtenir le-dit CAPES ? Réponse : détenir une licence et réussir au concours .
Ce qui veut dire qu’il n’existe aucune formation spéciale. C’est une honte. !
En fonction du « barème des mutations », on peut très bien envoyer dans un lycée technique un enseignant qui ne sait pas distinguer un tour d’un compresseur ou qui confond les bars et les ampères .Mais, en revanche , ce quelqu’un connaît les pièces majeures de Shakespeare ( il y en a traditionnellement une au programme du CAPES chaque année )
Personne ne se soucie de cela, ni l’Administration, ni même les syndicats.
Une sorte de royal mépris du devenir de nos élèves. Une sorte d’arrogance intellectuelle .
Une sorte de condescendance «bienveillante» sans plus.

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