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Le Globish examiné par un Suisse illustre, dans « Espacestemps »

Monsieur Lévy est Professeur de géographie et d’aménagement de l’espace à l’École polytechnique fédérale de Lausanne, directeur du laboratoire Chôros. Il travaille sur la ville et l’urbanité, la géographie politique, l’Europe et la mondialisation, les théories de l’espace des sociétés, l’épistémologie de la géographie et des sciences sociales.

Il a lu l’ouvrage « parlez globish » avec une méticulosité et une profondeur d’analyse tout à fait helvétiques. Ce n’est pas un mince honneur pour ce livre. Il est de plus évident qu’un Suisse se trouve disposer d’un observatoire indiscutablement favorable quand il s'agit de commenter et d'enrichir un avis sur les rapports entre le français et l’anglais : pour de multiples raisons, l’indépendance et l’objectivité sont garanties.

Monsieur Lévy ne soutient pas l’idée d’une fragmentation progressive de l’anglais en des formes de moins en moins compatibles. Les citoyens du Royaume Uni sont pourtant nombreux à s’inquiéter de la dérive de leur langue de l’autre côté de l’Atlantique, et de la pollution que les séries télévisées américaines leur infligent en retour. Les professeurs, de ce côté-ci du « English channel » ne cessent de s’en désoler également.

Mais il est nettement plus positif quand il écrit : « En résumé, le globish est forcément un objet à la fois divers et dynamique, et son autonomie est partielle car elle renvoie la langue proprement dite, elle aussi diverse et dynamique. Cela ne signifie pas que l’idée est mauvaise mais simplement que la construction d’un anglais mondial relève d’un vrai travail de linguiste, nécessairement collectif et ouvert, toujours inachevé. » Phrases qui semblent bien indiquer qu’il en admet le principe et l’intérêt, mais le voudrait résultat d’un effort de professionnels à l’autorité génétique indiscutable. Jean-Paul Nerrière ne prétend nulle part, en effet, être un linguiste, mais uniquement un praticien qui a assuré plus d’un tiers de siècle son existence économique grâce à une maîtrise efficace de l’outil « globish » dont il est le premier à faire la promotion, et à proposer la justification. A ce titre il se découvre imbibé d’un pragmatisme de culture bien anglo-saxonne : avancer dès que l’on peut et que c’est utile, plutôt l’efficacité immédiate que la perfection dans mille ans.

Un peu plus loin, Monsieur Lévy déclare : « Le projet de Nerrière consiste à convaincre les francophones que la pratique de l’anglais n’est pas forcément un coup porté au français, puisque, nous dit-il, ce n’est pas vraiment de l’anglais. Don’t speak English, proclame le surtitre du livre. Au-delà de cette faiblesse argumentative, cette démarche présente l’avantage de partir sur une autre base que purement défensive pour penser la place des langues « internationales » autres que l’anglais. Nerrière critique ainsi les attitudes consistant à faire la chasse aux mots étrangers car c’est un combat d’arrière-garde inévitablement perdu dans un monde où les langues s’interpénètrent à l’infini. Il prétend même que si tout le monde parle cet anglais limité, les emprunts incontrôlés se raréfieront. À l’inverse des coups de menton volontaristes, la proposition du globish consiste en effet, sous couvert de l’identifier comme un objet linguistique différent de l’anglais, à éviter les frustrations des autres « grandes langues » et, dans le cas du français, de la seule langue internationale encore vivante ayant eu un statut qu’on pourrait qualifier de mondial dans un passé relativement récent. » Merci Monsieur Lévy pour votre soutien.

La convergence entre le globish et la recommandation du rapport Thélot (rapport de la Commission du débat national sur l’avenir de l’Ecole ) est de plus bien apparue à Monsieur Lévy : « L’anglais de communication internationale […] n’est plus une langue parmi d’autres, ni simplement la langue de nations particulièrement influentes. Il est devenu la langue des échanges internationaux, que ce soit sur le plan des contacts scientifiques ou techniques, commerciaux ou touristiques. Il ne s’agit pas d’imposer l’anglais comme langue étrangère exclusive mais de considérer comme une compétence essentielle la maîtrise de l’anglais nécessaire à la communication internationale : compréhension des diverses variétés d’anglais parlées par les anglophones et les non-anglophones, expression intelligible par tous. Ne pas être capable de s’exprimer et d’échanger en anglais de communication internationale constitue désormais un handicap majeur, en particulier dans le cadre de la construction européenne. » (p. 58)

Comme on le voit, nous ne sommes pas très éloignés du globish, si l’on nettoie le concept proposé par Nerrière de ses petites coquetteries. Le rapport Thélot ne dit pas que cet anglais-là n’est pas de l’anglais véritable, il ne dit pas non plus qu’il faudrait enseigner une version appauvrie de cette langue; il dit seulement qu’un niveau minimal de maîtrise est nécessaire si l’on veut pouvoir être à l’aise dans des situations géographiques d’échelles européenne et mondiale.

En installant, comme cela se passe désormais dans un grand nombre de pays, l’enseignement de l’anglais dès le primaire (le rapport suggère de commencer au CE2), on lui donne un statut particulier, différent des autres langues. À partir du moment où on prend aussi en compte l’anglais des non-anglophones — ce qui est la grande et belle idée de Nerrière —, on décale inévitablement le centre de gravité de la compétence à acquérir en direction d’une réalité plus ouverte, aux contours plus flous : la capacité de communication l’emporte sur la définition stricte de l’outil qui la rend possible. Enfin, le traitement particulier de l’anglais permet le sauvetage des autres langues. Si l’anglais devient une matière de tronc commun et que les élèves apprennent deux autres langues (comme aux Pays-Bas), des idiomes comme l’allemand et le russe — qui risquent d’être éliminés du système scolaire français —, le chinois, l’arabe et le japonais — qui peinent à s’y faire une place — retrouvent toutes leurs chances. »

Analyse intéressante, et assez nuancée pour que son évocation ici ne soit pas suspecte : le débat est plus riche et plus prometteur que l’encens. Vous pouvez trouver la rédaction en intégralité sur le site de Monsieur Jacques Lévy :
http://www.espacestemps.net/document1040.html

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